Le sport, outil d’émancipation des femmes

À l’aube de la sixième édition de la Women’s CUP, qui se déroulera les 4, 5 et 6 mars, retour sur plus d’un siècle de combat pour la légitimité des femmes dans le sport.

Le sport, outil d’émancipation et de prise de conscience de position sociale

Dès la Première Guerre Mondiale, alors que les hommes sont au front, les femmes doivent travailler. Elles réalisent alors leur indispensable rôle dans l’économie d’un pays.
Place revendiquée en 1910, qui sous l’impulsion de l’allemande Clara Zetkin, verra la création de la Journée Internationale des droits des Femmes.

Le militantisme dans le sport : Alice Milliat

Fondatrice de la première fédération sportive pour les femmes en France (FSFSF), Alice Milliat a contribué à la légitimité de la place de la femme au sein de la sphère sportive professionnelle. À son actif, les quatre premiers meetings internationaux féminins de sport et les premiers JO féminins en 1922 qui proposaient douze épreuves d’athlétisme. On notera qu’en 1928, aux JO officiels d’Amsterdam, seules cinq épreuves d’athlétisme étaient ouvertes aux femmes.
Beaucoup insistent à l’époque sur les “dangers” du sport et sur la nécessité pour une femme de le pratiquer avec modération, après une longue préparation en évitant la compétition. Alice Milliat s'est battue contre ces idées. Il faudra cependant attendre l’an 2000 et les Jeux Olympiques de Sydney pour que les femmes accèdent à l’ensemble des épreuves athlétiques au programme des JO(1).
Le siècle dernier aura vu le sport féminin évoluer doucement. Une évolution toujours ralentie par des idées reçues encore trop instaurées dans la conscience collective.

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La place des femmes dans la voile sportive

Paradoxalement, les femmes ont vite pris part aux régates. En août 1886, les femmes des marins honfleurais sont aux commandes des premières régates féminines à Cowes. Miss Hunt Grubbe mène à la victoire son « Nina » de 5 tonneaux(2).
Au début du 19ème siècle, plusieurs compétitrices ont marqué le paysage de la voile sportive. La comtesse Hélène de Pourtalès remporte avec son mari, la médaille d’or aux JO de 1900 de Paris, à bord du Lérina(3). De la même façon, Virginie Hériot gagne en 1928 la médaille d’Or aux JO d’Amsterdam. La « Madame de la Mer » s'attache à promouvoir le yachting français et à faire connaître la qualité des ingénieurs et des chantiers navals français devenant ambassadrice de la marine française.
Malgré ces beaux exemples sportifs, la première épreuve féminine n’apparaîtra que bien plus tard en 1984 aux JO de Séoul(4).

La Women’s Cup s’inscrit dans cette démarche de promotion de la mixité en mettant en lumière les compétences sportives des femmes. Régatières de haut niveau et amatrices navigueront bord à bord le temps d’un week-end sous les couleurs de l’ONG Plan international.

Notre ambition principale : donner envie aux femmes de pratiquer un sport, de se lancer dans des carrières sportives et de défendre les droits des femmes dans le monde.

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[1] 24 épreuves masculines, 22 épreuves féminines en athlétisme au Jeux de Sydney en 2000 et à ceux d’Athènes en 2004
[2] A. Billouin, H. Charpentier, Serge Laget. 2005 –« Les déesses du sport », dans Avant 1924, de La Marinière, p 11
[3] Devron A., 2005. – « Alice Milliat, La Pasionaria du sport féminin », dans De la modération et de l’éducation physique féminine, Vuibert, p 46
[4] Lors de la réunion de la commission exécutive du CIO qui a lieu en juillet-août à Los Angeles, il est décidé d'ajouter la classe 470 dériveur pour les femmes au programme des Jeux à Séoul en 1988. CIO – « Voile : histoire de la voile aux Jeux Olympiques » dans Introduction, étapes clés et évolution du nombre d’épreuves depuis les débuts de ce sport jusqu’à aujourd’hui [en ligne], consultable sur : http://www.olympic.org/Assets/OSC%20Section/pdf/QR_sports_summer/Sports_Olympiques_voile_fre.pdf